Une première pour PREMIÈRE
- emmanuellehutin
- 10 déc. 2024
- 2 min de lecture

C’était une première et c’était pour la Première.

Je n’avais jamais animé de masterclass de style pour une montre, j’avais davantage l’habitude d’intégrer des montres dans des looks, donc de faire dialoguer l’horlogerie avec la mode. Mais n’avoir qu’une montre pour créer des styles pendant tout un style talk…
Pourtant quand CHANEL m’a demandé d’animer des ateliers de style pour la réédition de la montre Première, j’ai tout de suite accepté. D’abord parce que j’adore cette montre et ensuite, parce que je n’avais aucune idée de comment faire alors ça m’a amusée. (J’ai un affreux besoin de nouveautés, 20 ans dans la mode à être tout le temps sur la collection d’après conditionne.)

J’ai commencé par la base : comprendre l’esprit du produit pour imaginer ensuite les histoires à raconter avec - une méthode infaillible pour booster sa créativité. La montre Première encapsule de nombreux paradoxes qui sont au cœur du style de CHANEL. Cet angle des paradoxes m’a toujours passionnée. Le paradoxe est au centre des processus de création. Puissant stimulant pour la réflexion, il est souvent utilisé par les philosophes pour révéler la complexité de la réalité. De son étymologie – contraire à l’opinion commune, la doxa – il évoque un affrontement ou une négociation avec la norme qu’il propose de réinventer. Le paradoxe est également au centre du vécu féminin où les choix de vie de femmes oscillent entre héritage et révolution féministe dans un équilibre que chacune invente. Le paradoxe est la possibilité pour chaque femme d’exprimer la complexité et les nuances de son féminin, la liberté de ne pas choisir et de placer le curseur entre deux extrêmes où elle le souhaite. Parce qu’il est une figure de style, parce qu’il échappe au banal, le paradoxe est incontournable dans la création des silhouettes.

Audacieuse et classique, minimaliste et baroque, raffinée et décontractée, la montre Première est tout cela à la fois. Grâce à la collection de bijoux COCO CRUSH, j’ai pu montrer comment aller plus ou moins dans une de ces directions en fonction de l’association montre/bijoux, jouant sur la singularité des portés et des accumulations.
Mais ce que j’ai adoré par-dessus tout, ça a été de montrer la versatilité de la Première avec les femmes présentes aux ateliers. Leur personnalité, leur style, leurs vêtements, leurs propres bijoux ont été une source infinie d’inspiration pour montrer toutes les possibilités de style de la Première. Ces femmes ont été la matière première des ateliers de style, une matière vivante qui a permis que la rencontre entre elles et la montre Première ait pu se faire. Une matière qui a changé à chaque atelier de style, côté nouveautés j’étais servie, merci. ;)
Photos noir & blanc : Daniel Jouanneau et Guy Bourdin pour le lancement de la montre en 1987
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