Un je ne sais quoi...

Quand Boucheron m’a invitée à faire une masterclass de style, je m’en suis réjouie. Depuis plusieurs années, je suis très fan de la créatrice, Claire Choisne, qui réinvente totalement les codes de la Haute Joaillerie.

Cette masterclass était l’occasion de parler de style, de manière générale, mais aussi du style de Boucheron, un élément fort de l’identité de la marque dont chaque visuel raconte de vraies histoires de style.  

« Le pas de côté, un je ne sais quoi…, un twist », les expressions utilisées par Boucheron pour parler de son style évoquent davantage un esprit - avec tout ce que ça peut avoir de volatile et d’intangible - qu’une esthétique à proprement parlé.

En tant que française, le « je ne sais quoi » qui qualifie si souvent le style des parisiennes m’est aussi familier que de me plaindre, de ne pas bosser au mois d’août ou de préférer le beau à l’utile. L’esprit français quoi !

Mais comment le transmettre à des personnes qui n’ont pas la même culture ?  (Ni la même langue, je vous invite à traduire « un je ne sais quoi » ou « un pas de côté » en anglais…)

Comment trouver les mots pour définir ce style sans le figer ?

Comment illustrer l’effet visuel que provoque « a style with a twist » ?  

À travers quelles images les rendre sensible à ce style pour qu’ils ressentent cet esprit de décalage et puissent le reconnaître spontanément ?

Comment faire comprendre le lien entre cet esprit et la singularité ?

Comment expliquer que dans le twist - ou contraste ou paradoxe -  résident liberté et modernité?

Comment démontrer que les histoires de style les plus iconiques ont toutes commencé avec le décalage, le détournement d’une pièce hors de son contexte habituel ? (Je pense bien sûr au panier de Jane Birkin et aux Repetto de Gainsbourg mais aussi au polo Fred Perry d’Amy Winehouse, aux colliers d’Harrys Style ou au dos nu de Timothée Chalamet)

Et de manière plus pragmatique, comment affirmer ce ton décalé avec les créations Boucheron ? Comment s’appuyer sur les principes de style propres à Boucheron pour associer les pièces avec l’esprit de la marque et sans la figer avec des recettes toutes faites qui seraient totalement antithétiques avec son identité ?

Voilà les questions auxquelles j’ai répondu lors de cette matinée au 26 place Vendôme et j’ai adoré. D’autant que plus j’ai pu constater en live la réceptivité du public à tous ces concepts et inspirations. #lovemyjob comme on dit sur Insta.