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Tout est une question d'angle...

J’appelle cette tendance #differentangles mais en réalité elle se nomme #subversivebasics et porte bien son nom. Depuis quelques saisons, la mode découpe les vêtements de façon inhabituelle et invente une toute nouvelle géométrie du corps.


Et c’est bien là que réside sa dimension subversive. Il s’agit de proposer un nouveau regard sur LES corps. J’insiste sur LES puisque cette tendance est née au milieu de la prise de conscience #bodypositive de la mode. Depuis, elle s’attache, plus ou moins, à montrer des corps diversifiés et non normés. Une clavicule dévoilée (Fendi), une taillée découpée (Valentino), un ventre biseauté (Hermès), le vêtement dessine le corps autant que la peau dessine le vêtement. La réappropriation des corps est totale puisqu’on s’affranchit des parties « traditionnellement » séduisantes (comme la poitrine) pour inventer une nouvelle esthétique.


Pourtant le propos n’est pas nouveau. Si la mode semble l’avoir découvert récemment, le body positivisme a plus de 25 ans. Merci les réseaux sociaux qui, malgré une pression très normative par ailleurs, permettent de porter des voix et des discours alternatifs obligeant les marques à écouter les aspirations de leurs clientes. (Ah parce que vous pensiez que la mode en avait fait une question morale… ?)


Les catwalks aussi avaient déjà vu ça. Dans les années 90, certains couturiers vouent un culte aux corps parfaits des super models. Les robes d’Alaïa et d’Hervé Leger sculptent une silhouette idéalisée par des bandelettes qui gainent autant qu’elles dévoilent. La tendance se généralise, on la voit chez Mugler, Versace, Issey Miyake, Fendi…




En 1992, Donna Karan sort sa célèbre campagne « In women we trust » où l’on voit toutes les supermodels de l’époque porter sa collection de pièces en jersey stretch qui sculptent et découpent le corps. (Comment oublier cette photo mythique de Peter Lindberg ?)

Si on avait un doute sur le retour de cette tendance, Donna Karan nous rassure avec sa nouvelle campagne 2024 qui reprend les mêmes pièces et les mêmes mannequins.


Est-ce, parce qu’adolescente j’ai été fascinée par ces images que j’aime autant cette tendance ? Peut-être. Aujourd’hui, j’adore l’idée qu’on trouve de nouvelles manières de sublimer tous les corps, qu’on désolidarise l’idée qu’un corps montré est un corps invitant et que les hommes s’en emparent.


Je n’ai rien dans ma garde-robe qui ressemble à ces pièces, mais une manche de chemise enlevée, une broche qui attrape un bout de t-shirt et fait apparaitre le creux de la taille, un gilet trop petit qui crée une guirlande de peau comme chez Schiaparelli…je devrais pouvoir me débrouiller avec un peu de stylisme. À vos ciseaux !



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