Extrordinaire ordinaire (mode x surréalisme)

Dans la Chronique du Style, j’ai déjà évoqué Bottega Veneta : la leçon de style de Matthieu Blazy.

Mais ma série mode x surrealisme m’offre à nouveau le plaisir d’en parler.

Chez Bottega Veneta, on a le surréalisme discret et le buzz subtil. Loin de l’absurde de certaines marques, le talent de Matthieu Blazy exige qu’on s’approche, qu’on touche et qu’on expérimente.

Rendre extraordinaire l’ordinaire, le mantra de Blazy sonne surréaliste et convoque Magritte et ses trompe-l’œil. Breton a dit « L’imaginaire est ce qui tend à devenir réelle ». Chez les surréalistes, la magie s’invente partout pour brouiller les frontières entre imaginaire et réalité.

Breton a dit, Blazy le montre. Il faut bien l’incroyable savoir-faire de Bottega Veneta pour jouer aussi subtilement les illusions de matières et de coupes.

Ce n’est pas un jeans, c’est du cuir incroyablement patiné. Ce ne sont pas des chaussettes mais des chaussures en maille. Les robes en cuir tiennent toute seule ou tournent sur elles-mêmes. Ça semble mis à l’envers ou déboutonné. Ni l’un ni l’autre, mon designer! Tout est voulu avec un sens esthétique et une espièglerie que j’adore.

Je finis par la même conclusion que mon article précédent car dans l’inconstance de la mode et des tendances, mon admiration pour le talent de Matthieu Blazy est, elle, une constante :

Vous l’avez compris, je suis fan. Je trouve cela beau. Peut-être parce que cette beauté parle aussi à mon esprit, qu’elle me semble à la fois saisissable et insaisissable. Donc forcément ultra désirable.