Ode à l'uniforme
- emmanuellehutin
- 28 mai 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 déc. 2023
1996, puces de Londres, j’ai 16 ans et je m’achète mon premier treillis, il est beige, assez moulant, je lui fais de longs revers. Puis viendront un treillis kaki, des débardeurs blancs, une veste militaire, un short treillis, un blouson d’officier court marine. Ai-je besoin de mentionner les rangers successives, usées sur les trajets vers la fac puis vers le bureau, sur des pistes de trek ou de danse ?
Car c’est bien là le merveilleux des vêtements militaires et puis généralement des vêtements utilitaires : ils apportent une forme d’autorité aux looks, une base structurée et irréprochable. Il y a dans l’uniforme une envie de simplicité qui devient presque nonchalance – pensez aux mains dans les poches d’un treillis qui tombe sur les hanches. Et pourtant l’uniforme pousse la singularité dans ses retranchements. Comment se démarquer avec le même vêtement porté par tous ? Ou au moins, comment se sentir un peu soi-même ?
Là, l’uniforme devient un merveilleux exercice de style. Il commence subtilement dans le porté, choisir la taille qui donnera d’un marcel blanc un esprit sportif, si serré, ou au contraire désinvolte, si dégoulinant sur un soutien-gorge coloré. Puis la question de l’association qui invite au contraste. Rien de plus beau qu’un treillis un peu court sur des escarpins, qu’un top brodé ou à sequins sous une veste militaire. Ou encore un caban sur une robe dentelle. L’exercice est infini, raison pour laquelle les designers n’ont de cesse de réinventer ces pièces. D’ailleurs ce week-end j’ai emmené ma fille de 15 ans pour la première fois aux Puces de St Ouen. Elle s’est acheté son premier treillis kaki. Je suis repartie avec une veste de smoking homme écru qui sera parfaite sur mon débardeur et mon short treillis.
(Oui, je sais on dit cargo et non plus treillis, mais c’est moins joli)
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