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Faut-il tout montrer?

Dernière mise à jour : 6 déc. 2023

Là n’est pas vraiment la question de la tendance « transparence » qui glisse sur les runaways depuis plusieurs saisons. La question serait plutôt : que la transparence dévoile-t-elle aujourd’hui ?


En 1968 chez Saint-Laurent et sa robe en mousseline où des plumes dissimulaient les hanches, elle parlait d’une envie. Envie d’un corps libéré, désirable et désirant, prêt à choquer le conservatisme ambiant. En 1993, la slip dress de Kate Moss qui ne garde aucun secret sur son anatomie affirme quant à elle un subversif je-m’en-foutisme.



Et aujourd’hui ? La transparence s’inscrit dans le mouvement grâce auquel les femmes se réapproprient leur corps. Et pas uniquement leur apparence en le montrant sexy et déshabillé comme dans les années 70. Mais le corps tout entier. La transparence invite à une sorte de réconciliation avec le corps, ses sensations, ses mouvements. Elle impose de se confronter totalement au corps car elle donne l’effet d’être nue. Elle suggère ainsi ce que je considère comme une grande nouveauté : une séduction où l’agressivité et la manipulation cèdent le terrain à la vulnérabilité. En réalité, il ne s’agit même pas de séduction, sauf peut-être vis-à-vis de soi-même.


La transparence est subversive, certes, mais avec douceur et subtilité. Les hommes aussi se l’approprient et cela parait très naturel. Elle affirme une expression d’empowerment qui semble logique à l’heure d’un retour de l’obscurantisme autour du corps des femmes.



Néanmoins, cette tendance m’interroge sur un point : à moins de jouer les (nombreux !) layering, la transparence impose presque systématiquement le soutien-gorge. Doit-on y voir un retour en arrière après quelques années d’installation timide de la tendance très libératrice du #nobrachallenge ?


Si vous voyez clair à travers toutes ces couches qui mélangent mode et société, alors donnez-moi votre opinion !

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