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Connaissez-vous la photographe Deborah Turbeville?



Bath House, American Vogue 1975

J’ai découvert les photographies de Deborah Turbeville grâce au compte Instagram de Margaux Brugvin, journaliste et créatrice de contenus sur l’art. Deborah Turbeville a été photographe de mode pendant plusieurs décennies, j’ai donc forcément vu passer ses photos dans les tonnes de magazines que j’ai lues ou dans mes recherches iconographiques. Mais son nom ne me disait rien. J’ai alors réalisé que, à part Sarah Moon, je ne connaissais que des photographes hommes. Ceux qui ont créé toutes les images de mode depuis les années 50’s, ceux qui ont façonné notre perception de la féminité idéalisée.



Les photographies de Deborah Turbeville sont très narratives, avec une atmosphère à part, hors temps. Et surtout elles rendent les femmes à la vie, elles sont dans une action, dans une relation. Même dans leurs attentes, elles sont actives, sujet à part entière de la scène photographiée. Elles portent les vêtements plus que les vêtements les portent - ce qui est rare en photographie de mode où la star est clairement le produit. Je ne sais pas très bien par quoi cela passe, et là réside sans doute tout le talent de Deborah Turbeville, mais les femmes de ces images semblent indépendantes, autonomes, n’attendant aucun regard ni confirmation de leur existence ou de leur beauté. Elles sont. Et elles sont ensemble. Et leur vie semble abriter bien plus d’ambivalence que la perfection dont on a été entouré depuis les premières photographies de mode.


Déborah Turbeville a été très critiquée, ses photographies dérangeaient et son travail a été oublié pendant un long moment. Elle est exposée à Photo Elysée à Lausanne de novembre 2023 à février 2024, un très beau catalogue a été édité pour l’occasion.


Je suis heureuse de partager quelques images réalisées dans les années 70. Elles me font penser aux photographies de l’artiste Francesca Woodman que j’aime tant. Sans doute pour les mêmes raisons.





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