2024, ANNÉE SURRÉALISTE
- emmanuellehutin
- 12 janv. 2024
- 2 min de lecture
1924-2024, cette année marque les cent ans du Manifeste du Surréalisme écrit par André Breton. J’inaugure ici une série d’articles sur le surréalisme que je me réjouis de partager avec vous. Je m’y intéresse depuis plusieurs années, entre autres pour son Humour noir et son Amour Fou. J’aurais l’occasion de vous expliquer ma fascination pour le surréalisme.
La mode n’a pas attendu cet anniversaire pour s’inspirer du plus long courant artistique de la modernité. Depuis plusieurs saisons, les références ne manquent pas et ce n’est pas fini. Rien d’étonnant à cela quand on confronte la nature du surréalisme au contexte actuel.

Dans son manifeste, Breton définit le surréalisme comme : « automatisme psychique pur par lequel on se propose d’expérimenter, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »
Le mot liberté n’est pas écrit et pourtant c’est bien son souffle qu’on ressent à la lecture de cette définition qui invite à se délester de tout conditionnement, rationalité, habitude pour explorer le champ vierge et infini de l’inconscient. Le rêve y est tout puissant, nourriture ultime des surréalistes. Les expérimentations sont collectives, peu importe la discipline, écriture, peinture, photographie, théâtre, mode, politique, la révolution libertaire doit être totale.
1924, toute une génération est écœurée des massacres de la première guerre mondiale, de la double servitude du patriotisme et du capitalisme au nom desquels tant de vies sont sacrifiées.
2024, difficile d’être optimiste en regardant devant soi, débâcle écologique, sociale, politique, la réalité ne donne envie que d’une chose : fuir ! Puisqu’il faut tout réinventer, allons puiser collectivement dans notre imaginaire de quoi construire une réalité nouvelle, commençons par nous échapper dans nos rêves pour adoucir l’aujourd’hui.
La mode qui par essence capte les envies collectives connecte donc ses antennes au courant surréaliste pour nous proposer de réinventer le quotidien avec humour, esprit et liberté. Dans une industrie qui épuise la création, c’est aussi un bon moyen de se renouveler et de repousser les limites.
On pense bien sûr à Schiaparelli, ancrée dans le surréalisme dès les premières créations d’Elsa dans les années 20 et dont les codes surréalistes sont amplifiés par le DA actuel, Daniel Roseberry. Mais il y a également Jonathan Anderson qui infuse autant dans sa marque éponyme que chez Loewe sa sensibilité surréaliste. Et bien d’autres marques.
À suivre dans les prochains articles : hommage littéral ou résurrection de l’esprit surréaliste, comment les créations de mode s’approprient le surréalisme. Je reviendrai aussi sur les grandes pratiques et figures du surréalisme du 20ème siècle. Si vous avez des angles qui vous intéressent ou des inspirations à partager sur le sujet, écrivez-moi.









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